Introspection personnelle
Publié : 21/02/2012 18:21
Ce message ne touchera pas beaucoup de joueurs il me semble mais je le poste de façon publique car cela aura un effet thérapeutique pour moi si je l'expose publiquement. C'est un moyen d'extérioriser.
Totalement déçu par le jeu de poker, je vis un période difficile mentalement. Mentalement et non moralement, en ce sens qu'il me fait cogiter de façon excessive et me renvoit face à mes démons. Je pense que ce jeu est une plaie addictive pour certains dont je fais partie. Je ne suis pas un gambler dans l'âme, plutôt un cartésien extrémiste qui a cherché a trop théoriser un jeu pourtant simple à la base. Il est possible de complexifier tout domaine aussi simple soit-il en apparence et je suis tombé dans cet ecueil. J'en ai perdu la définition la plus pure, celle du jeu, conviviale et humaine, socialisante et créant l'émulation. Lorsque je joue au poker, je ne vois que les fréquences de bluff, les ranges perçues, la cohérence des lines, les patterns de sizing. C'est une simple équation mathématique à laquelle il faut donner une solution optimale. Je n'éprouve aucune joie lorsque je perds ou gagne un coup, simplement la frustration ou l'amusement provoquée par l'inexpérience de mon adversaire.
Les joueurs de mon accabit ne sont pas de bons partenaires de jeu, toujours à commenter, à analyser les play adverses, il y a là une arrogance latente désagréable. Je me deteste lorsque je perds un coup contre un joueur plus inexpérimenté à qui je renvoie ses faibleses. Le vrai ridicule est d'imposer sa vision des choses au joueur récréatif et de le rabaisser, même de façon légère ou involontaire car lui cherche le plaisir du jeu au sens littéral, chose que j'ai perdu de vue depuis des années.
J'ai activement étudié les différentes variantes de poker entre 2005 et 2009, durant l'âge d'or ou les tables étaient infiniment plus faciles qu'aujourd'hui. Je pensais raisonnablement pouvoir en vivre, mais les impératifs de la vie m'ont fait louper le coche et j'ai manqué le wagon de la construction de bankroll.
En 2012, je pense sincèrement qu'il n'est plus possible de vivre du poker sur internet en cashgame sauf très très rare exception. J'en veux pour preuve l'impossibilité de trouver des regulars gagnants sur pokertableratings, le rake exhorbitant, le fait que Benyamine se soit broke complètement, le fait que Basou soit récemment perdant sur internet et n'y joue plus, le fait que les programmes fidélité soient devenus de la poudre de perlinpinpin, le fait que le facteur chance soit proportionnellement impactant avec la diminution perpetuelle de l'edge. Et c'est la simple mise en balance du rapport temps passé par rapport au gain qui me fait penser que jouer en cash game est une absolue perte de temps en termes pécuniers.
J'ai 160 000 mains d'analysées sur tracker sur les deux derniers mois ou j'ai joué à des limites que je crush totalement. J'ai une EV qui rase le zéro, c'est à dire que je ne suis pas sensé gagner de l'argent malgré mon edge. Le vrai long terme est souvent annoncé autour des 120 000 mains. C'est cet horizon qui nous donne notre taux de gain réel suffisament convergé. Et avec la diminution de l'edge global sur les rooms et la variance, je me rends compte (la preuve irréfutable par l'exemple) qu'on peut subir un run immonde sur une fois et demi le vrai long terme théorique. En d'autre terme, on ne peut plus battre le facteur chance en cashgame sur internet, on peut simplement le subir, dans le bon ou le mauvais sens. Les 95% de joueurs perdants sur internet, ceux qui ne sont pas des surdoués ou qui n'ont pas eu la chance de ship un donkament à 25000€ de prizepool, ne le confirmeront pas nécessairement car ils n'ont pas mon volume. Mais je ne veux plus vivre cette expérience.
Tout le monde sait que le circuit international est EV-, et qu'il est ridicule de le jouer de façon sérieuse à moins d'être stacké, sponsorisé ou riche. Par contre il est toujours possible de faire de l'argent sur les MTT online ou le niveau est resté faible. Et c'est là ou je me confronte violement au profil de joueur que j'envie par certains côté tels que Kojak, Gabrielle ou Argane car leur plaisir est j'imagine réel en ce sens qu'il voient dans le jeu de poker la survie et le combat. Je ne connais plus cela depuis belle lurette, je n'y vois que chiffres et EV... et dieu que c'est fade en comparaison.
Ce jeu me rend malheureux car lorsque vous avez une passion dévorante qui vous frustre, il ne vous reste que le dépit. J'ai décidé de sortir de cette impasse et d'arrêter de pratiquer hors étapes live du SEPT. Je continuerai bien-sûr les ateliers et j'invite d'ailleurs ceux qui ont des questions à utiliser atelier@7poker.fr. Le simple message que j'essaie de faire passer est le suivant : Prenez le poker comme un jeu, cherchez à bien jouer mais ne vous bloquez pas sur le résultat, profitez des gens à votre table, amusez-vous dans la bonne humeur. Ne tombez pas dans la zone d'ombre que j'ai pénétré bien malgré moi, ne rentrez pas en compétition contre vous-même.
hmd
Totalement déçu par le jeu de poker, je vis un période difficile mentalement. Mentalement et non moralement, en ce sens qu'il me fait cogiter de façon excessive et me renvoit face à mes démons. Je pense que ce jeu est une plaie addictive pour certains dont je fais partie. Je ne suis pas un gambler dans l'âme, plutôt un cartésien extrémiste qui a cherché a trop théoriser un jeu pourtant simple à la base. Il est possible de complexifier tout domaine aussi simple soit-il en apparence et je suis tombé dans cet ecueil. J'en ai perdu la définition la plus pure, celle du jeu, conviviale et humaine, socialisante et créant l'émulation. Lorsque je joue au poker, je ne vois que les fréquences de bluff, les ranges perçues, la cohérence des lines, les patterns de sizing. C'est une simple équation mathématique à laquelle il faut donner une solution optimale. Je n'éprouve aucune joie lorsque je perds ou gagne un coup, simplement la frustration ou l'amusement provoquée par l'inexpérience de mon adversaire.
Les joueurs de mon accabit ne sont pas de bons partenaires de jeu, toujours à commenter, à analyser les play adverses, il y a là une arrogance latente désagréable. Je me deteste lorsque je perds un coup contre un joueur plus inexpérimenté à qui je renvoie ses faibleses. Le vrai ridicule est d'imposer sa vision des choses au joueur récréatif et de le rabaisser, même de façon légère ou involontaire car lui cherche le plaisir du jeu au sens littéral, chose que j'ai perdu de vue depuis des années.
J'ai activement étudié les différentes variantes de poker entre 2005 et 2009, durant l'âge d'or ou les tables étaient infiniment plus faciles qu'aujourd'hui. Je pensais raisonnablement pouvoir en vivre, mais les impératifs de la vie m'ont fait louper le coche et j'ai manqué le wagon de la construction de bankroll.
En 2012, je pense sincèrement qu'il n'est plus possible de vivre du poker sur internet en cashgame sauf très très rare exception. J'en veux pour preuve l'impossibilité de trouver des regulars gagnants sur pokertableratings, le rake exhorbitant, le fait que Benyamine se soit broke complètement, le fait que Basou soit récemment perdant sur internet et n'y joue plus, le fait que les programmes fidélité soient devenus de la poudre de perlinpinpin, le fait que le facteur chance soit proportionnellement impactant avec la diminution perpetuelle de l'edge. Et c'est la simple mise en balance du rapport temps passé par rapport au gain qui me fait penser que jouer en cash game est une absolue perte de temps en termes pécuniers.
J'ai 160 000 mains d'analysées sur tracker sur les deux derniers mois ou j'ai joué à des limites que je crush totalement. J'ai une EV qui rase le zéro, c'est à dire que je ne suis pas sensé gagner de l'argent malgré mon edge. Le vrai long terme est souvent annoncé autour des 120 000 mains. C'est cet horizon qui nous donne notre taux de gain réel suffisament convergé. Et avec la diminution de l'edge global sur les rooms et la variance, je me rends compte (la preuve irréfutable par l'exemple) qu'on peut subir un run immonde sur une fois et demi le vrai long terme théorique. En d'autre terme, on ne peut plus battre le facteur chance en cashgame sur internet, on peut simplement le subir, dans le bon ou le mauvais sens. Les 95% de joueurs perdants sur internet, ceux qui ne sont pas des surdoués ou qui n'ont pas eu la chance de ship un donkament à 25000€ de prizepool, ne le confirmeront pas nécessairement car ils n'ont pas mon volume. Mais je ne veux plus vivre cette expérience.
Tout le monde sait que le circuit international est EV-, et qu'il est ridicule de le jouer de façon sérieuse à moins d'être stacké, sponsorisé ou riche. Par contre il est toujours possible de faire de l'argent sur les MTT online ou le niveau est resté faible. Et c'est là ou je me confronte violement au profil de joueur que j'envie par certains côté tels que Kojak, Gabrielle ou Argane car leur plaisir est j'imagine réel en ce sens qu'il voient dans le jeu de poker la survie et le combat. Je ne connais plus cela depuis belle lurette, je n'y vois que chiffres et EV... et dieu que c'est fade en comparaison.
Ce jeu me rend malheureux car lorsque vous avez une passion dévorante qui vous frustre, il ne vous reste que le dépit. J'ai décidé de sortir de cette impasse et d'arrêter de pratiquer hors étapes live du SEPT. Je continuerai bien-sûr les ateliers et j'invite d'ailleurs ceux qui ont des questions à utiliser atelier@7poker.fr. Le simple message que j'essaie de faire passer est le suivant : Prenez le poker comme un jeu, cherchez à bien jouer mais ne vous bloquez pas sur le résultat, profitez des gens à votre table, amusez-vous dans la bonne humeur. Ne tombez pas dans la zone d'ombre que j'ai pénétré bien malgré moi, ne rentrez pas en compétition contre vous-même.
hmd